Chef-d’œuvre d’une tendresse musicale hors normes et d’une sensibilité extrême, Eugène Onéguine est de ces quelques opéras « à part ». Alors que ses contemporains composent des opéras toujours plus héroïques, épiques et grandiloquents, Tchaïkovski adapte en musique un roman intimiste de Pouchkine, bijou de finesse, d’amour et de haine, de bonheur et de désespoir. La musique du compositeur est ici à son apogée : quelques références – comme toujours – aux traditions russes, une valse envoûtante, un duel saisissant, mais surtout une atmosphère intimiste et une musique qui épouse parfaitement le texte et ses sentiments.
Eugène Onéguine fait basculer les destins. À peine croise-t-il le regard de Tatiana qu’elle tombe amoureuse et lui écrit une lettre fatale dont elle ne se remettra jamais. Pour un conflit qu’il sait stupide, il provoque en duel son ami Lenski et le tue. Après l’exil, Onéguine retrouve Tatiana dont il tombe éperdument amoureux, mais il est trop tard !
Musicien, comédien, auteur et metteur en scène, Jean-Yves Ruf se consacre depuis une dizaine d’années au théâtre et plus particulièrement à Shakespeare, dont il apprécie la langue libre et impertinente, et à Pouchkine qu’il étudie dans sa langue originale. Avec Eugène Onéguine, il retrouve ses premières amours de musicien et dispose de tous les atouts pour orchestrer ce déluge de sentiments humains.
Cette histoire de jeunes gens et de leurs folies de jeunesse, dirigée par Pascal Verrot à la tête de l’Ochestre de Picardie, est racontée par des chanteurs russophones qui ont tous l’âge de leur rôle. Le rôle-titre est tenu par une magnifique révélation du Concours d’Oslo (Concours de la Reine Sonia), Audun Iversen, qui fait à cette occasion ses débuts en France. Tatiana est Dina Kutznetsova, qui après des études aux États-Unis débute une carrière internationale de Covent Garden à l’Opéra de Chicago ; Lenski est un jeune ténor de Moscou, Sergei Romanovsky ; Olga, la britannique Louise Poole, et le polonais Wojtek Smilek chante le Prince Gremine. Les deux vieilles femmes enfin sont des interprètes remarquées pour les rôles de caractères qu’elles incarnent avec succès : Marie McLaughlin pour Madame Larina, et Nina Romanova pour la nourrice Filipievna.
Scènes lyriques en trois actes. Livret du compositeur, d’après Pouchkine.
Crée le 29 mars 1879 au Théâtre Maly de Moscou.
Direction musicale Pascal Verrot
Mise en scène Jean-Yves Ruf
Décors Laure Pichat
Costumes Claudia Jenatsch
Lumières Christian Dubet
Chorégraphie Philippe Saire
Création maquillage Cécile Kretschmar
Assistante à la mise en scène Lucie Berelowitsch
Chef de chant Emmanuel Olivier
Répétiteurs de russe Luba Orfenova, Nikolaï Maslenko (pour le Chœur)
Avec
Audun Iversen Eugène Onéguine
Dina Kuznetsova Tatiana
Sergei Romanovsky Lenski
Louise Poole Olga
Wojtek Smilek Prince Gremine
Marie McLaughlin Larina
Nina Romanova Filipievna
François Piolino Monsieur Triquet
Vincent Vantyghem Zaretski
Aurélien Pernay le Capitaine
Danseurs
Marie-Charlotte Chevalier, Pablo Esbert, Angèle Fontaine, Grégory Kamoun
Chœur de l’Opéra de Lille, Chef de Chœur Yves Parmentier
Orchestre de Picardie
16 et 17 janvier 2010
2 rendez-vous autour d’Eugène Onéguine
L’année 2010 s’ouvre sur la nouvelle production d’Eugène Onéguine. À cette occasion, l’Opéra de Lille poursuit ses Happy Times, temps de découvertes et d’échanges autour des spectacles de la saison, avec plusieurs propositions artistiques entièrement gratuites.
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16H / Foyer
Concert : Mélodies sur des poèmes de Pouchkine
de Tchaïkovski, Dargomizhski, Rubinstein, Glinka, Rachmaninov, Rimski-Korsakov, Medtner
Avec les solistes d’Eugène Onéguine :
Dina Kuznetsova soprano
Sergei Romanovsky ténor
Nina Romanova mezzo-soprano
&
Nikolaï Maslenko piano
17H / Grande salle
« Et Tatiana, laquelle était-ce ? »
Mise en jeu d’extraits du poème de Pouchkine Eugène Onéguine, traduction André Markowicz.
Avec Mélanie Bauer, Emilie Bobillot, Alain Borek, Baptiste Coustenoble, Marion Duval, Camille Mermet, Ludovic Payet, Lucie Rausis et Jean-Yves Ruf.
Production réalisée à La Manufacture – Haute école de théâtre de Suisse romande – dans le cadre d’un atelier dirigé par Jean-Yves Ruf.
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Vers 19h15 / Grande salle (à l’issue de la représentation d’Eugène Onéguine)
Rencontre-Discussion avec Pascal Verrot (direction musicale) et Jean-Yves Ruf (mise en scène)
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Propositions gratuites, sans réservation, dans la limite des places disponibles.
Samedi 16 janvier, entrée par la billetterie, rue Léon Trulin.
Dimanche 17 janvier, entrée par le Grand hall.
3H avec entracte
Opéra chanté en russe, surtitré en français.
Ouverture des locations individuelles Samedi 12 décembre 2009 à 9h
Coproduction Opéra de Lille, Théâtre de Caen
Autres représentations :
Maison de la Culture d’Amiens les 2 et 4 février 2010, Théâtre de Caen les 4 et 6 mars 2010.